cueillette de printemps

Depuis quelques semaines j’ai commencé à récolter les plantes que je vais utiliser dans l’année à venir.

Traditionnellement il y a des moments propices pour cette cueillette à vocation sorcière : jour, nuit, aurore, crépuscule, état de la lune, zodiaque, et bien d’autres paramètres encore.

Mais avant tout cela je fais en sorte de ne pas perdre de vue mon but final, à savoir recueillir et concentrer le pouvoir de ce que je récolte.

Pour y arriver au mieux je prélève les parties qui portent tout le potentiel de la plante : les méristèmes.

Les méristèmes sont des groupements de cellules qui n’ont pas encore d’affectation particulière : ils peuvent donner aussi bien des feuilles que des racines ou de l’écorce. Ils sont la matrice qui va faire pousser la plante.

Ces cellules ont la capacité de devenir n’importe quelle partie du végétal ; de plus elles portent en elle le pouvoir de la croissance infinie. Voilà une bien jolie démonstration d’immortalité et de magie : la nature qui nous montre que tout est là, maintenant, simplement.

Bien souvent au printemps comme par exemple pour le Saule blanc, le Charme, le Hêtre, le Frêne, le Chêne ou l’Aubépine, sur un même rameau se trouvent les bourgeons, les fleurs et les jeunes feuilles. On a alors un concentré d’énergie et de vitalité, un morceau d’existence végétale et de force vitale.

Pour les plantes non ligneuses comme la violette, le coucou, la pulmonaire, les fraisiers sauvages, la pâquerette et bien d’autres, je cueille celles qui portent en même temps des fleurs épanouies, des bourgeons et des jeunes feuilles. Je déterre aussi la racine avec délicatesse.

J’ai également trouvé des églantiers qui avaient sur la même tige des cynorhodons (donc de l’année dernière) et des bourgeons à feuilles : hier et demain dans mon panier…

Je fais sécher avec soin. Ensuite je réduis les rameaux ou les plantes en poudre et je les stocke dans des petites bouteilles en verre, à l’abri de la lumière. Ainsi avec très peu de matière je dispose de toute la force concentrée de la plante.

Je m’en sers pour fabriquer mes encens, pour mes baumes, mes potions, mes incantations et mes sachets, pour la voyance, et aussi pour le plaisir de les avoir là, à mes côtés.